AccueilAidePlan du siteNous contacterWebmail

Historique et Mission de l'UEH

Coordonnées

 

 

Une institution en pleine évolution

L’UEH est une institution publique d’enseignement supérieur. Elle rassemble une vingtaine de facultés et d’Instituts voués à l’enseignement et à la recherche.

Historique de l’université d’Etat d’haiti

Contrairement à beaucoup d’autres pays où l’enseignement supérieur remonte à plusieurs centenaires, voire plus d’un millénaire, la République Dominicaine incarnant l’exemple le plus proche de nous avec l’Université Autonome de Santo-Domingo fondée sous la période espagnole en 1537, l’Université d’Etat d’Haïti est une création dont on ne trouve les traces palpables qu’au milieu, voire la fin du XIX ème siècle.

Les tentatives aux lendemains de l’Indépendance.

On a rapporté l’existence d’une Académie royale dans le royaume d’Henri Christophe.  Créée en 1815 elle comprenait une Ecole de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie ainsi qu’une Ecole des Arts et Métiers et une Ecole d’Agriculture. Sous Jean-Pierre BOYER on avait tenté de mettre en place une Académie nationale d’Haïti eut une existence éphémère.
Par la suite, on enregistra dans la seconde moitié du XIX ème siècle quelques tentatives privées, telles  notamment l’ancienne Ecole de Droit et l’Ecole Polytechnique d’Haïti.

La création des premiers établissements d’enseignement supérieur.

Le premier établissement public d’enseignement supérieur est sans doute l’Ecole de Droit, inaugurée par Elie DUBOIS au mois d’avril 1860. Au départ, cette école était localisée dans un bâtiment à l’emplacement de l’actuelle Direction Générale des Impôts, à proximité du Palais des Ministères et du Palais National. Les premiers enseignants de cet établissement étaient des juristes formés en France. Ils se sont employés à pérenniser la culture juridique française dans le pays, d’où l’enracinement du droit haïtien au système romano-germanique importé de l’Europe. Cette Ecole connut des fermetures et des ouvertures successives pour des raisons diverses.

La création de la Faculté des Sciences ci-devant Ecole des Sciences Appliquées.

L’autre établissement, également très ancien dans l’histoire de l’enseignement supérieur haïtien est la Faculté des Sciences qui a vu le jour en 1902, d’abord sous forme d’Ecole privée alors dénommée Ecole des Sciences Appliquées. Cet établissement bénéficia de la reconnaissance d’utilité publique en 1905. En 1906, la personnalité civile lui fut octroyée ainsi que le droit d’être subventionné par l’État. L’École fut rattachée à la Direction Générale des Travaux Publics en 1931 par contrat, puis au Département de l’Education Nationale en 1941, également par contrat. En 1945, l’Ecole des Sciences Appliquées fut affiliée par arrêté présidentiel à la Faculté des Sciences de l’Université d’Haïti créée en 1944. La même année, le cours d’Arpentage qui était annexé à l’Ecole en 1942 est devenu Ecole d’Arpentage intégrée à Ecole des Sciences Appliquées. En septembre 1947, l’Ecole des Sciences Appliquées est devenue Ecole Polytechnique d’Haïti qui fut absorbée par la Faculté des Sciences à partir de 1961.
Au début du XX ème siècle, après les débuts de l’Occupation américaine, des velléités d’organiser l’enseignement supérieur en Haïti s’étaient manifestées avec l’adoption d’une loi sur l’Université d’Haïti prise le 4 août 1920. Jusque-là, l’Université étant alors prise dans le sens très ancien du terme, c’est-à-dire dans celui du Moyen Age où l’on intégrait les niveaux primaire, secondaire et supérieur.

Les établissements d’enseignement supérieur sous l’Occupation américaine.

En tout état de cause, on doit à l’Occupation américaine la création des véritables premiers établissements universitaires du pays tant sur le plan de leur organisation que sur celui de leur financement. Par leur pragmatisme, ils se sont employés à mettre en place des facultés plutôt techniques. D’où la distinction que l’on doit faire ressortir entre les générations des établissements de ce qui sera l’Université haïtienne. Ainsi, on distinguera d’une part, les établissements universitaires de type plutôt techniques pour la plupart créés avant les années 1940 à l’exception de la Faculté de Droit, et d’autre part, les autres établissements qui ont vu le jour après 1940. Les autres établissements d’enseignement supérieur de l’Université d’Haïti, plus tard Université d’Etat d’Haïti seront créés entre les années 1940 et les années 1980.

La Faculté de Médecine et de Pharmacie.

Les Américains ont joué un rôle central dans le développement de l’enseignement de la médecine en Haïti. En effet, ils ont contribué à structurer ce qui a été jusqu’en 1926 l’Ecole de Médecine rattachée antérieurement à l’Hôpital Saint-François de Salles et qui a été fondée en 1861. La Faculté de Médecine et de Pharmacie avait bénéficié par deux fois en 1926 et 1938 d’un appui financier conséquent de la Fondation Rockefeller pour l’équipement en matériel  et pour l’octroi de bourses à des médecins haïtiens aux Etats-Unis. Jusqu’en 1950 y était rattachée la section d’Art Dentaire transformée en Ecole de Chirurgie dentaire par les Américains en 1927. La Faculté de Médecine et de Pharmacie avait joué un rôle important dans certains événements politiques notamment lors de la Révolution de 1946 qui fut une période d’ébullition sur le plan social et politique. Il en était résulté par la suite une démocratisation de la Faculté dont l’effectif était passé de 20 à 48 au temps où Daniel Fignolé était ministre de l’Education Nationale.
Dans les années 1930-1940, une évolution fut amorcée vers un enseignement supérieur d’un certain niveau avec une acception tout à fait moderne de l’Université par le décret-loi du 27 décembre 1944 ainsi qu’une tendance à l’alignement sur les universités européennes, notamment françaises et américaines où se recrutaient un ensemble de nouveaux diplômés.

La Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire.

D’abord, en 1924 l’Ecole Centrale d’Agriculture à Thor au sein du Service Technique d’Agriculture et d’Enseignement Professionnel devenu par la suite le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural. Cette Ecole qui préparait entre autres en trois ans des Agronomes avait changé de dénomination en 1930 pour devenir l’Ecole Pratique d’Agriculture, puis Ecole Nationale d’Agriculture en 1943 dont la section Enseignement rural est détachée de l’Ecole qui ne s’adonne plus qu’à la formation d’Agronomes formés sur 4 ans à partir de 1943. En 1963, l’institution est élevée au rang de Faculté d’Agronomie tandis qu’y est annexée une Ecole Moyenne d’Agriculture pour la formation de techniciens de niveau moyen. La Faculté bénéficie en 1967 d’un Projet d’appui institutionnel de la BID terminé en 1976 auquel il doit un équipement conséquent en laboratoires. De même, la Faculté dispose désormais de ses propres enseignants alors qu’elle fonctionnait jusqu’alors sur la base d’un enseignement dispensé bénévolement par les fonctionnaires du Ministère. Elle est devenue par le décret du 18 mars 1968 Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire, se trouvant rattachée sur le plan académique à l’Université d’Etat d’Haïti et pouvant recruter désormais chaque année de nouveaux étudiants au lieu d’une promotion tous les quatre ans. En 1977, la Faculté se voit doter d’un autre projet institutionnel à travers la Coopération canadienne et exécuté par l’Université Laval qui lui permet d’acquérir de nouveaux laboratoires, de commencer à constituer un corps professoral à plein temps et de fabriquer désormais des ingénieurs agronomes au terme de cinq années de formation. En 1994, la Faculté intègre définitivement l’Université d’Etat d’Haïti sur sortir de la tutelle du Ministère de l’Agriculture.  Enfin, en 1996, l’autonomie de la Faculté devient effective avec les premières élections portant sur le choix des membres du Conseil de son Décanat.

Les autres établissements universitaires.

Il s’agit des établissements suivants :

Naissance et évolution de l’Université d’Haïti.

Un arrêté daté du 31 août 1945 marqua le début de l’approche du concept de l’université comme entité gérant l’enseignement supérieur. Le décret-loi de décembre 1944 fut abrogé par un autre décret daté du 16 décembre 1960 qui avait institué sous François DUVALIER l’Université d’Etat d’Haïti, la finalité étant le contrôle politique de l’institution universitaire après la grève des étudiants la même année. En 1983, l’Université d’Etat d’Haïti est proclamée institution indépendante par la Constitution sans qu’aucune loi n’ait jamais précisé les relations existant entre elle et les autres institutions de l’Etat. D’ailleurs, même la loi organique de 1989 du ministère de l’Education Nationale était restée vague sur le contenu de ces relations, se contentant de considérant l’Université d’Etat d’Haïti comme un organisme déconcentré.
La Constitution de l’année 1987, adoptée à la suite du renversement de la dictature des Duvalier a représenté une étape importante dans l’histoire de l’Université puisque cette institution a été confirmée au rang d’institution autonome et indépendante, suivant l’article 208, titre VI, chapitre V. Dans la foulée, de nouveaux moyens de fonctionnement ont été mis en place, notamment un mode de gestion centré sur une plus large participation de tous les acteurs avec la naissance dans les Facultés de Conseils de Direction ou de Conseils de Coordination élus par les assemblées mixtes de Professeurs et d’Etudiants  au lieu de l’ancien système de Direction avec des responsables uniques, les Doyens ci-devant nommés par le gouvernement. De même, le Recteur ainsi que les deux Vice-Recteurs, respectivement aux Affaires Académiques et à la Recherche, ne sont plus nommés par le gouvernement, mais élus par un Conseil tripartite de trente-six membres, soit les trois membres  du Conseil exécutif de l’UEH, onze responsables des Conseils de Directions ou Décanat de l’UEH, onze représentants d’enseignants des établissements de l’UEH et onze représentants  d’étudiants auprès du Conseil de l’Université par leurs pairs.
L’année 1997 marque un nouveau tournant dans le statut institutionnel de l’Université d’Etat d’Haïti avec l’adoption des Dispositions transitoires qui consacrent la caducité de la loi du 16 décembre 1960 au terme de négociations qui ont été menées entre le ministère de l’Education Nationale et le groupe des Doyens et membres du Conseil de  l’Université. En outre, ces dispositions reconnaissaient « la liberté d’expression, la liberté académique, la liberté de gestion, la liberté financière et l’inviolabilité de l’espace universitaire.
Ces Dispositions transitoires qui devaient rester en vigueur jusqu’à l’adoption d’une nouvelle loi organique  portaient sur :

  • La mission de l’UEH, ses entités constitutives, ses organes directeurs et leurs attributions.

  • Le fondement, la définition, les éléments constitutifs, la portée et les implications du statut d’indépendance d’autonomie ;

  • La Commission de Réforme chargée, entre autres de préparer la loi organique de l’UEH, sa composition, son mandat ainsi que les instances devant lui fournir des appuis matériels logistiques et les ressources humaines nécessaires.

  • Il est à noter que, par le fait de ces dispositions transitoires se trouvent désormais constitués les instances décisionnelles de l’UEH, à savoir notamment le Conseil de l’Université et son Conseil exécutif, comprenant le Recteur et les deux Vice-Recteurs, respectivement aux Affaires Académiques et à la Recherche.

L’Université d’Etat d’Haïti a été souvent au centre de luttes pour la défense des droits humains et contre les dictatures comme notamment en 1986, 1991-94, 2002, et 2003-04 .
Il est intéressant de rappeler l’ampleur prise par le mouvement des professeurs et des étudiants pendant la période de juillet à décembre 2002 à la suite de la dissolution du Conseil de l’université par l’arrêté du 27 juillet 2002  du ministère de l’Education Nationale qui met fin au processus électoral et remplace le Conseil exécutif par un Conseil Provisoire. Cette crise, l’une des plus graves de l’Université d’Etat d’Haïti avait abouti au retour de l’ancien Recteur et à la démission de la ministre.

Le poids de l’Université d’Etat d’Haïti.

Près de 150 ans après la création des premiers véritables établissements universitaires, l’Université d’Etat d’Haïti se classe parmi les grandes institutions du pays et représente l’établissement qui a formé le plus de cadres pour le fonctionnement de la nation haïtienne. Son poids relatif a diminué au cours de trente dernières années avec l’explosion démographique généralisée du pays et l’amélioration de l’accessibilité à l’éducation qui explique l’importance accrue des facultés et des écoles d’enseignement supérieur du secteur privé. De nos jours, l’UEH demeure la plus grande université du pays avec 13 000 étudiants et quelque 700 professeurs dont 543 budgétisés et un budget de 280 millions de gourdes qui reste très faible par rapport aux besoins de l’enseignement supérieur public haïtien, soit 21 500 gourdes par étudiant et par année.
Mais, un certain nombre d’enjeux restent de taille pour faire de l’Université d’Etat d’Haïti une institution solide. D’abord,  il est impératif de la moderniser en termes de moyens financiers, matériels, institutionnels et humains pour qu’elles puisse augmenter sa capacité d’accueil qui ne dépasse pas 3 000 places qui s’avère trop modeste par rapport à la masse des 15 000 bacheliers que produit annuellement le système éducatif. De même, il convient de la réformer pour la propulser au rang d’une institution compétitive sur le plan régional face aux pays bien plus avancés en termes de fourniture de l’enseignement supérieur que sont Cuba, Porto Rico, la Jamaïque et la République Dominicaine qui attirent une proportion croissante des jeunes Haïtiens avides de formation de haut niveau. Ensuite, il faut maîtriser son expansion qui englobe théoriquement au-delà d’un certain nombre d’établissements d’enseignement supérieur et de formation professionnelle principalement basés à la capitale près d’une dizaine d’Ecoles de Droit de province dont on attend encore des améliorations substantielles en termes de structures organisationnelles et de fonctionnement. Toutefois, l’emprise de l’UEH sur ces différents types d’établissements reste faible, car il n’existe pas de relations fonctionnelles entre eux et l’Université d’Etat d’Haïti ni entre celle-ci et le Ministère de l’Education Nationale à laquelle incombe la définition et l’exécution d’une politique de l’enseignement supérieur dans le pays. Enfin, il faut mettre en place des structures de recherche non seulement pour renforcer  les capacités des enseignants, mais également pour l’analyse et la prise de décisions sur les problèmes de développement national. Autant de défis que devra relever l’équipe actuelle du Conseil Exécutif de l’Université d’Etat d’Haïti en fonction depuis novembre 2003.